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 L'insaisissable

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Lylave

Lylave


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MessageSujet: L'insaisissable   L'insaisissable EmptyMer 22 Jan - 22:39

Chapitre I

Il me poussa violemment à l'intérieur de la cellule, je tombai sous sa brutalité. Je me relevais avec hâte pour agripper les barreaux de fer et feuler au visage du garde qui me regardais farouchement en fermant les verrous de ma cage.

- Cette fois on t'a a l’œil, sale chat, cracha le milicien.

« On » ? L'homme était seul à la lueur de cette chandelle. D'autres hommes allaient arriver, et tant mieux. Non pas que je sois suicidaire, mais que c'en serait beaucoup plus amusant. J'avais toute les raisons de sortir de là, tout était prévu.
Je retirai mes mains des barreaux humides pour les frotter contre mon pantalon. Puis, pendant que j'époussetais mes bras, je balayais la cage d'un regard distrait : un amas de paille sur quelques planches négligemment posées, voilà qui était parfait. Je me dirigeais d'un pas nonchalant vers ma paillasse et m'y asseyais en tailleur en croisant les bras sous ma poitrine.
N'importe quel prisonnier ferait les cents pas en se rongeant les ongles, adressant une prière à sa divinité tout en s'auto-flagellant. Seulement je n'étais pas n'importe quel prisonnier. A huit reprises cette année, je m'étais fait attrapée par les miliciens d'Astrub. Et lorsque chacun se félicitaient autour d'une bière d'avoir enfin pu me capturer, j'étais au milieu d'un pâturage en train de regarder les étoiles en savourant ma liberté de fugitive rebellée. Jamais je n'étais restée plus d'une semaine dans ces prisons rongées par la moisissure et l'humidité.

Tandis que je songeais, trois autres gardes entrèrent dans la pièce avec une torche supplémentaire et un jeu d'échec local. Deux des geôliers s'installèrent à la table bancale pour jouer sans me prêter la moindre attention, le milicien repartis et le dernier individu s'adossa contre le mur en me regardant fixement. Je n'aurais pas su leur attribuer de classe, ils me paraissaient trop quelconques.
Qu'importait, je devais me concentrer. J'avais tout juste 24 heures pour sortir d'ici, un complice et mes atouts d'espionne. Aujourd'hui, je n’œuvrais pas pour tester mes limites mais pour une mission. Il ne s'agissait plus de prouver aux autorité que j'étais insaisissable, pourtant je savais que la réussite de cette mission s’ajouterait aux rumeurs qui couraient à mon sujet dans l'ombre, elle alimenterait ma réputation que je trouvais déjà si plaisante. Aujourd'hui donc, moi, Lylave l'insaisissable, m'échapperait une fois de plus des prisons d'Astrub, cette fois en une seule journée.
En fronçant les sourcils je me remémorais le plan établis pour ma fuite. Et dans cette fuite je devrais, conformément à ma mission, libérer un prisonnier qui – semblait-il – était condamné à pas mal d'années de travaux forcés.

Au bout de quelques heures, je me décidais à créer une diversion : j'allais utiliser deux cartes magiques pour éteindre brusquement la lumière. En créant ainsi une confusion, je pourrais sortir dans le couloir adjacent qui devrait être propice à une fuite facile et discrète. Avant cela, il me fallait impérativement crocheter cette maudite serrure rouillée.
Lorsque le garde m'avait enfermée, il avait utilisé une grossière clé de ferraille, j'avais connu des serrures plus complexes, mon vieux crochet devrait suffire. Et alors que je contemplais mon fidèle outil, j’entendis un brusque grincement. Je relevai la tête, ahurie, et fixai l'homme qu'on amena à ma cellule, pour l'y enfermer à son tour. Mon complice. Je lui jetais un regard furibond alors qu'un grognement sourd montait dans sa gorge.
Je fulminais en silence. Mais qu'est-ce que mon complice faisait ici, dans la cellule de laquelle je devais m'échapper grâce à son aide extérieure ?! Je fermais les yeux quelques secondes, après tout, peut-être rêvais-je ? Je pris une grand inspiration et quand je rouvrai les yeux, mon complice était adossé sur le mur à côté de moi.

- Je t'en prie, dis-moi que je rêve, marmonnais-je, exaspérée.
- On est dans la merde, dit-il en regardant fixement devant lui.
- Sans rire, vraiment ? Non mais tu te fou de moi, qu'est-ce que tu fiche ici, bordel ?

Pendant que je m'emportais, je m'étais levée en trombe et arpentais la cellule de prison de fond en comble. J'aurais du garder mon sang froid, je le sais, d'autant plus qu'en ma qualité d'espionne, j'aurais toujours pu m'évader de cet endroit d'un moyen ou d'un autre ; mais cet homme me mettais profondément en rogne.

- Calme-toi, tu veux ? J'ai pas envie de me prendre la tête avec tes futilités. Amène-toi, faut qu'on parle, me lança-t-il d'une voix très basse.

Je vins vers lui en grognant et me rasseyais sur la paille sous l’œil suspicieux du troisième garde qui ne m'avait pas quitté des yeux depuis son arrivée. Entre autre, pendant qu'on enfermait mon complice, une lueur de satisfaction dans son regard avait trahi sa mine impassible. La raison qui en résultait allait bientôt m'être transmise.

- Lylave, l'homme qui nous a donné cette mission nous a berné. C'était un pion de la milice.
- Quoi ? M’étranglai-je.
- C'était une ruse pour nous mettre tout les deux définitivement en prison.

Mon complice ? C'était mon alter-ego : Dodge. Un voleur reconnu dont les succès s'entremêlaient avec les miens : parfois nos rumeurs se confondaient, pire, certains nous prenaient pour une seule et même personne. Ma fierté et ma dignité m'avaient conduite à ignorer cet homme. Au fond, j'étais vexée de ne pas être la meilleure dans ma spécialité ; même avec ma prédisposition naturelle à l'art de la furtivité, cet homme m'avait toujours fait concurrence. Nous faisions partit des cibles les plus recherchées des miliciens, et aujourd'hui, ils avaient voulu en finir une fois pour toute. Cette constatation réussi à m'abattre.

- Comment tu t'es fait prendre ? Demandais-je enfin.
- Les gardes m'ont tendus une embuscade dans les égouts, répondit-il en fixant toujours devant lui.
- Génial..

Nous ne pouvions désormais plus compter sur une aide extérieure. Dodge et moi étions des mercenaires, des voleurs œuvrant pour nos seuls intérêts. Moi, je vivais dans le bois d'Astrub dans une hutte dissimulée. Je volais pour vivre ou encore pour aider les personnes qui attiraient ma compassion – sans compter les quêtes de mercenariat. Il me semblait que Dodge était beaucoup plus altruiste dans l'âme, et pour ce faire il volait sans vergogne aux bourgeois pour fournir les pauvres. Si nous ne sortions pas d'ici, ce serait une vie sur laquelle il faudrait tirer un trait.

- Il faut qu'on sorte d'ici, et vite, déclara Dodge.
- Bonne idée Captain Obvious, seulement, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué nous sommes au dernier sous-sol d'une prison avec des miliciens à tout les étages dont trois nous surveillent en ce moment même.
- Tu oublies que dans 48h, une rafle de la prison a pour but d'emmener les pires criminel en Brakmar pour des travaux forcé.
- Et tu pouvais pas le dire plus tôt ?! Explosai-je en rompant la discrétion dont nous avions fait preuve durant notre discussion.
- Il va vraiment falloir que tu fasse appel à ton sang froid, dit-il d'une voix rauque.

Il avait effectivement raison mais je ne supportais pas cette situation car je n'en étais pas maîtresse, et oui, cela mettait mes nerf à rude épreuve. Je ne répondis pas. Nous restâmes de longues minutes sans rien dire, lui fixant le plafond, moi fixant le sol. Il arrivait que mon regard se perde sur la silhouette de Dodge.
Il était comme moi, Ecaflip, et pour nos genre respectifs, nous étions plutôt petits. Ce qui ne l'empêchais pas de me dépasser d'une quinzaine de centimètres. Malgré une carrure d'épaule acceptable, il était très svelte. Il avait une teinte de peau claire tendant vers le mât qui se mariait finalement plutôt bien avec l'obscurité de ses fins cheveux châtains mi-long brossés en arrière dont quelques mèches rebelles tombaient sur le bandeau couleur sang que Dodge nouait autour de sa tête. Il portait le sarouel traditionnel Ecaflip, de cette même couleur rouge, tenu par une large ceinture en cuir sur laquelle des crochets de cuivre devraient habituellement servir a accrocher son arme, toujours était-il qu'en ce moment seul un grigri païen s'y balançait doucement. Sur le dos, il portait un simple veston de cuir façon Eniripsa qui était brodé de motifs sombres.

Quelques minutes suivirent, je jetais un coup d’œil aux gardes : tous nous regardaient, l'air suspicieux, ils soupçonnaient peut-être déjà que je venais de concocter un plan risqué. Très risqué. Ma queue fouettant le sol m'avait sûrement trahie. Ils avaient l'air plus aux aguets que jamais. Je leur tournais le dos, l'air de rien. Dodge me regardait lui aussi, en haussant un sourcil. En bougeant simplement mes lèvres je lui demandais où débouchaient les égouts d'Astrub. Avec son pied, il traça deux barres aux sol : Deux étages au dessus de nos têtes. Je m'étirai et m'allongeais en boule sur la paille, jouant ma fatigue, je pris une brindille et commença a tracer mes plans au sol, de manière à ce qu'aucun milicien ne puisse voir les muscles de mes bras bouger. Lorsque j’eus fini je reposai ma brindille, Dodge émit un miaulement sourd qui signifiais son approbation, et en masquant son visage il étouffa un « Tu es folle » avant de s'avancer vers l'avant de la cellule.

D'après ce que j'avais imaginé il avait dû s'appuyer sur la porte de la cellule pour regarder les geôlier jouer aux cartes comme ils le faisaient depuis une bonne heure.

- C'est stupide d'avoir joué ton roi maintenant, à huit ans je savais mieux faire, lança Dodge au bout d'un moment.
- La ferme, grogna le garde visé.

Il ne répondit pas. Si Dodge était digne de sa réputation il saurait comment détourner l'attention de sa personne, pendant que mon plan foireux serait en marche. Alors qu'il avait parlé, un bruit métallique m'avait informé qu'il avait effectivement posé sa main sur la serrure. Sur mon tas de paille, je captais l'énergie Ecaflip qu'il commençait à canaliser, j'avais su d'après les rumeurs qu'il avait au moins quelques notions élémentaires feu.

- Le blond triche, déclara-t-il nonchalant, il a des cartes dans sa manche ; c'est le deuxième as de trèfle qu'il pose.

L'intéressé, visiblement irrité, nia les fait en bloc. Dodge insista alors que les deux autres gardes s'emportaient contre leur collègue. Les voix s'élevèrent. Je félicitait mon complice intérieurement : personne ne semblait remarquer la chaleur montante qui s'installaient dans la pièce. Au creux de ma paume, l'air se pliait déjà à mes loi en tournoyant machinalement.

- Calmez-vous les mec, y'a un truc louche, vous ne trouvez pas que ça sent.. commença un garde.

Trop tard, je sautais sur mes pied en fouettant brusquement l'air de mes griffes, en plus d'éteindre les torches, ma bourrasque coupa court à l'exclamation du garde. Dodge donna un coup sec sur la serrure fondue. Je frappais dans mes mains, une perception renforça notre nyctalopie. Et tout se passa très vite. Nous nous élançâmes vers la porte et nous courrions. Nous courrions à perdre haleine dans un dédale de couloirs et d'escaliers. Nous courrions, poussant les gardes, éteignant chaque torche sur notre passage. Nous progressions dans l’obscurité sans jamais nous arrêter. Les hommes bouleversés sonnaient confusément l'alerte. Telles des furies nous continuions notre course effrénée. Plus que quelques secondes, une ultime pièce.
Dodge enfonça la porte, les éclis de bois volèrent dans la salle. Mes griffes cinglèrent l'air sauvagement. Les torches ne s’éteignirent pas : Un Xelor. Il avait ralentit mon attaque précipitée. Merde, pourquoi si près du but ? Je voyait derrière ce dernier rempart la trappe des égouts.
Dodge enfonça soudainement ses griffes dans le sol. Une secousse rectiligne déstabilisa les gardes. Le Xelor tomba et le temps repris son court. Ma griffe de Ceangal étouffa les torches et je me précipitai vers la trappe que Dodge avait ouverte. Je sautai.
Les égouts était nauséabond. Nous continuions à courir, sans ménagement. Déjà les gardes nous suivaient et le fracas des armures résonnait dans le caniveau. Nous nous enfoncions à toute allure dans ce labyrinthe. Étions-nous perdus ? À bout de souffle, on s'arrêta un instant pour reprendre notre respiration.

- Lylave ! S'égosilla mon complice.

Je regardais autour de nous, affolée : trois groupe de garde arrivaient de chaque côté. Réflexe. Une bourrasque d'air éroda l'endurance de nos assaillants. D'un coup de carte, Dodge sectionna les barreaux d'un canal très étroit. Ma vue se brouilla soudain, et une douleur me tirailla l'épaule. J'hurlai. D'une force improbable, mon alter-ego me jeta dans le conduit. L'eau poisseuse s'engouffra soudain dans mes poumons. Je manquais cruellement d'air. Le canal nous recracha dans les douves de la ville. Je repris une grande inspiration à la surface. Sur la berge, Dodge se redressait déjà.

- Cours, putain !

Dans un effort sur-humain je m'élançais à sa suite. J'étais à bout de souffle. Je fonçais tête baissée d'une force que je ne me connaissais pas. Je relevai la tête : miracle, nous étions dans la forêt. Je sentais Dodge hésitant, il se perdait. Les gardes nous rattrapaient. Je pris son bras et dans un ultime effort désespéré, je nous guidait dans le bois. Mon territoire. Je nous enfonçais dedans, et quelques instant après j’ouvrai une trappe dissimulée et y poussait Dodge. A mon tour je sautai, refermant la trappe. Mes pieds ne supportèrent pas mon poids et mon corps s'effondra pitoyablement sur le sol. J'y restais sans rechigner. Et ainsi nous restâmes de longues minutes à reprendre notre souffle au son des voix étouffées des miliciens égarés. Je me rendis compte que je saignais, et puis il me semble que je m’évanouis.


Dernière édition par Lylave le Jeu 23 Jan - 15:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'insaisissable   L'insaisissable EmptyMer 22 Jan - 22:47

jveut la suite vite vite vite ^^
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MessageSujet: Re: L'insaisissable   L'insaisissable EmptyJeu 23 Jan - 23:09

Chapitre II


La douleur me tira de l'inconscient en m'arrachent un gémissement. Mon Dieu, que s'était-il passé ? Mon épaule me lançai violemment, je fronça les sourcils, la tête enfouie dans quelque chose de chaud. Ma mémoire me revins peu à peu : Dodge, notre quête désabusée, notre fuite effrénée …
Avions-nous seulement échappé à leur pistage pendant mon inconscience ?

J'ouvrais les yeux en battant plusieurs fois des paupières. J'étais sauve,  et qui plus est dans ma hutte. Elle, qui était mon refuge le plus précieux : j'étais soulagée qu'elle ne fut pas découverte.
Je reposais dans mon lit, sur le ventre. Je tentai de ma relever : échec critique, mon bras droit ne su pas me porter et je m’effondrais lamentablement sur mon lit en gémissant.

 - Arrête de bouger, me lança Dodge qui apparu soudain en tirant les rideaux.
 - Ça fait mal, putain, me lamentais-je.
 - Un Roublard t'a eue avec une balle de cuivre imbibée de magie feu. Tu t'en tire bien, c'était un bon tireur mais un piètre magicien.

Dodge s'avança avec un bol en bois dans lequel il écrasait quelque chose avec un pilon.
Était-il alchimiste ? Libérant l'accès à mon épaule, il appliqua sa mixture sur ma peau à l'endroit ou devait se trouver la plaie. Puis il sortit une carte de sa poche et sembla la poser sur le tout. Alors, je sentis l'énergie Ecaflip émaner de ses mains qu'il avait jointes au dessus de la carte. Cela piquait légèrement.

 - T'es né mi Ecaflip mi Eniripsa ?
 - Ne dit pas de bêtises, tu devrais savoir que nous pouvons acquérir quelques notions de soin.

Non, je l'ignorais, effectivement. Mais la raison a cela se résumait au fait que je n'avais enfaîte jamais mis les pied dans un temple Ecaflip comme n'importe qui l'aurait fait s'il avait voulu  apprendre la magie Ecaflip. Non, je n'avais pas eu cette chance comme l'avait sûrement eu Dodge. A vrai dire je connaissais juste son existence, pas l'endroit où le trouver.
J’eus un pincement de jalousie à l'égard de mon soigneur. Il y a tant de chose que j'aurai voulu y apprendre. Mes connaissances en la matière étaient seulement tirée des bouquins de classe que j'avais chapardé à la Bibliothèque d'Astrub. Et jusqu'à aujourd'hui je m'étais entraînée seule.

 - Combien de temps je suis restée inconsciente ? Demandais-je enfin.
 - Pas longtemps, peut-être deux ou bien trois heures.
 - Pourquoi tu es resté ?

Moi-même je ne comprenais pas pourquoi, pendant toute notre fuite, nous ne nous étions pas séparés ? Après tout pourquoi n'était-il pas parti vers sa destination respective ? C'était un homme dont j'ignorais tout et dont la tête ne me revenait pas vraiment.  Dodge était très mesuré dans ses gestes, comme si tout était calculé, comme s'il était toujours maître de ce qu'il faisait, ou même de ce qui pouvait lui arriver. Comme si, quoiqu'il arrive, il était invulnérable et dans un sens, encore plus insaisissable que moi.
Je trouvais tout ça exaspérant, et même injuste. Je serrai la mâchoire. Injuste parce que je m'étais donné beaucoup de mal pour faire de moi une voleuse qualifiée. Malgré ça, j'avais cette impression frustrante de rester inférieure à lui.
Pour ne rien arranger, outre mon hostilité qui était probablement devenue apparente, cet homme pansait actuellement mes blessures patiemment ; alors que je débattais intérieurement de mon irritation face à lui. Je me sentis un peu stupide, mais cela ne m'apaisa pas.

 - Parce que tu es blessée, avança-t-il calmement  en fixant son travail. 
 - C'est bon, je te remercie de ce que tu as fait pour moi mais je vais on ne peut mieux maintenant, mentis-je en faisant mine de me relever sans trop m'appuyer sur mon bras droit.
 - Ne sois pas stupide, rallonge toi sinon tu va rouvrir ta plaie ! Vraiment, t'es intenable, grogna-t-il.  Laisse moi bosser et après seulement tu pourras jouer les masochistes.
 - Je n'aime pas qu'on m'aide. Et puis je t'aime pas.
 - Je m'en branle. Tiens toi tranquille ou je te mets sous somnifères.  

Lorsque Dodge eut fini de soigner ma blessure, il s'éclipsa une seconde, et revint avec un bol  d'eau tiède et quelques bandes de tissus. Je supposais qu'il eu déchiré un vieux drap sale roulé en boule dans un coin pour boucher l'entrée d'un nid d'arakne que je n'avais jamais eu le temps d'éradiquer.  Après avoir nettoyé la plaie, il enroula mon épaule de ces solides bandages. Enfin je pu me retourner sur le dos lorsqu'il noua le tout devant. Je jetais un coup d’œil  sur ma hutte.

C'était une petite grotte aux parois très lisses que j'avais tapissée de chaux, d'une part pour l'isolant et d'autre part pour la clarté qu'elle apportait. Dans la « pièce principale » une échelle menait à la surface, à l'intérieur était disposé quelques coffres et étagères en bois recouverts de bibelots en or, brillants, mécanisés : des horloges cassées, des sculptures en ferrailles, des miroirs fissurés et quelques dizaines de bougies. J'avais aussi beaucoup de livres empilés qui prenaient plus ou moins la poussière. Sur le pan d'un mur, un lierre mangeait progressivement la parois. Il y avait dans un coin de mon bazar organisé les aménagements nécessaires pour cuisiner un peu. Dans une plus petite cavité légèrement surélevée séparée par un rideau, j’avais installé un gros matelas en plumes de tofus et y avait amassé des tas de couettes et de coussins multicolores.

Le jour la grotte était éclairée par un réseau de miroirs grâce à quelques rayons qui perçaient à partir qu'un carreau vitré. Pourtant, alors que je regardait ma hutte, une vingtaine de bougies faisaient danser mollement leur timide flamme. Je soupirais en regardant au plafond quelques attrape-rêves faisant tournoyer leurs plumes.

 - Merci, avouais-je presque à contre cœur.
 - Ce n'est rien. Tu vis seule ? Remarqua-t-il.
 - Oui, je me débrouille, dis-je en fronçant les sourcils.

Une pointe d'amertume avait perlée dans ma voix. Je me sentais lasse d'être seule. Au fond de moi j'aurais aimé vivre une vie 'normale'. Sans avoir à me cacher, si je puis dire. Ce n'est pas quelque chose que j'aimais m'avouer -encore moins en présence de ce chat, mais la mélancolie me gagnait lorsque la fatigue me ravageait. Je baillait malgré moi.

 - Repose-toi, j'vais bouquiner tes ouvrages volés.
 - Tu n'es pas obliger de rester si tu n'en a pas envie, hein, l'informais-je presque dans l'espoir qu'il s'en aille sans demander son reste.

Il n'en fit rien et s'installa dans un vieux fauteuil, sans prêter attention a ma dernière déclaration ; et comme je ne me sentais pas la force de protester, je m'endormis.

* * *

Lorsque je me réveillais, il faisait visiblement jour bien que le faisceau de lumière reflété au travers de la pièce semblait timide. Je sorti de mon lit pour tirer une plaquette de bois afin de faire entrer plus de lumière. Dodge sommeillait en tenant sa tête d'une main au dessus d'un gros ouvrage traitant de l'élevage des dragodindes. Son autre main était encore posée sur la page qu'il avait dû lire avant de céder à la fatigue.

Je fis précautionneusement rouler les articulation de mon épaule droite. Mes muscles me faisait encore globalement mal mais le pire était passé, je pouvais bouger librement. Je soupirais, évidemment, c'était grâce à l'Ecaflip, une chose que je n'aimais pas reconnaître. Je passai devant une glace pour inspecter mes bandages : ils semblaient tenir. Puis, en reculant d'un pas je constatai un instant mon allure. Mes cheveux ainsi détachés paraissaient me rendre encore plus petite. Je pris entre mes doigts cette longue tignasse argentée et m'appliquai à la tresser non sans inspecter l'état de mes vêtements.
Je portais les fringues traditionnelles Ecaflip. Enfin du moins, j'essayais : je les avait 'empruntées' à un tailleur un jour, dans la taille la plus petite que j'avais chinée. Pourtant, ceux de notre race étaient généralement élancés, je baillais donc littéralement dans ma tenue.
En retaillant le tout, j'avais réussi à faire du haut prune un veston au dessus d'un t-shirt aux manches bouffantes, de mon short couleur brique un truc qui ne tombais plus à  chaque pas, et mes guêtres rougeâtres étaient retenue sur mes jambes grâce à des lanières de cuir qui partaient du short. Rien ne semblait trop tâché ou endommagé.

Lorsque je me retournai, la tête de Dodge glissa de sa paume et vint s'écraser sur la table en le réveillant. Je ricanai alors qu'il se massait les tempes d'une main.

 - Ça va, ça va, grogna-t-il.

Je m'assis devant lui en prenant le livre qu'il lisait. J'avais oublié son existence à celui là, je le feuilletai en rêvant du jour ou j'aurai ma propre dragodinde. En consultant le sommaire, j'allai directement au chapitre concernant les races des Dindes, j’écarquillai les yeux, je ne me souvenais pas qu'il y eu tant de variétés de robes. Je me demandais laquelle je préférerai effleurant la page de l'index.

 - Tiens d'ailleurs, tu n'aurais pas une carte du monde ? Repris Dodge.
 - Ouais ouais regarde dans les parchemins, hasardai-je.

Il se leva en quête des fameux parchemins que j'avais désignés vaguement de la main.

 - Attends tu déconnes, tu as.. j'y crois pas t'as un Sort Flamiche ?! Cria-t-il.
 - Non mais t'es cinglé ? Baisse d'un ton, y'a peut-être encore des gens au dessus de nos têtes. Garde le ton papier, je m'en fou moi, la magie feu ça ne m'a jamais intéressée.
 - Mais, ce sort est archi-rare ! Entre nous c'est toi qui est cinglée, je sais même pas comment t'as fait pour le voler.
 - Qu'importe, t'as trouvé la cartes que tu voulais ?
 - Oui, fais-moi de la place.

Je haussais un sourcil alors qu'il déroulai ma carte. Puis en pointant un endroit sur le papier, il m'invita à regarder. Je me levais pour mieux voir,  et sous le doigt de Dodge s'étendait une citée Blanche entourée de vert : Bonta. Je le regardais en refusant de comprendre.

 - J'ai réfléchi. On s'en va, Lylave.
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MessageSujet: Re: L'insaisissable   L'insaisissable EmptyDim 26 Jan - 21:26

Chapitre III 1/2

 A sa déclaration, mon cerveau s'arrêta d'un coup. Un torrent de perplexité s'engouffra dans ma tête. Je restais quelques temps devant lui en le fixant avant de comprendre la réelle signification de sa phrase. Je réalisai finalement et me levai en trombe en frappant la table de mes paumes.

- Attend, t'es malade, partir de chez moi ?! Et à Bonta en plus ! C'est à l'autre bout du monde, t'es au courant de ça ?! Et d'abord, donne moi une seule raison pour que je parte avec toi ! Plutôt crever ! Explosai-je en arpentant la pièce.
- T'as fini de faire l'enfant ? « Lylave l'insaisissable » n'aurait-elle aucun sang froid ?
- Désolée de t'apprendre que tout le monde n'est pas ton égal, Dodge !
- Calme toi, je sais ce que tu vaux. Mais contiens-toi s'il te plaît. Ce que je te raconte est important.
- Qu'est-ce qui est assez important pour me faire quitter mon refuge ?! Je ne veux pas partir, et je ne vois pas pourquoi je le ferai, m'écriai-je.
- Parce que des gardes nous recherchent en ce moment même, parce que nous valons plusieurs milliers de Kamas, parce que notre quotidien deviendra une horreur si continuons ainsi, et parce que d'après ce que j'entends dire tu n'apprécie pas qu'on entrave à ta liberté, voilà pourquoi on doit s'enfuir, répliqua-t-il en s'adossant à son siège les bras croisés.

 Il avait raison, ça m'irritait. Mais que diable, j'étais une voleuse, c'était bien mon quotidien, j'avais choisi de vivre ainsi même si la situation devait s'empirer.

- J'ai toujours vécu dans l'ombre.
- Mais pourras-tu échapper éternellement aux gardes ? M'interrogea-t-il en me lançant un regard inquisiteur.

 En m'écroulant sur mon lit, je contemplais mon plafond en murmurant mon refus à m'en aller. Je soupirai longuement. En vérité j'appréhendais l'inconnu. Je n'étais jamais sortie de ces bois, le monde me paraissait trop vaste et moi trop petite. Je n'étais pas préparée à l'affronter alors que tout, en ces instants, m'obligeait à le faire. Oui, la situation était critique, à tout moment on aurait pu me retrouver, je ne pouvais pas me terrer éternellement dans cette hutte.

- On sait tout les deux qu'on ne peut plus rester là et bien sûr on peut tracer notre route chacun de notre côté. Mais en attendant toi et moi on est là maintenant, et on est dans la même galère, alors autant tracer un bout de route ensemble.
- Et après ?
- Je n'en ai aucune idée. Nous verrons où le vent nous guidera.

 Je restais étendue sur mon lit quelques instants. Je fermai les yeux et soupirai. Dodge avait une fois de plus raison,  même s'il m'était dur de l'admettre, nous devions partir. Il avait dit vrai, je tenais trop à ma liberté pour me la voir enlevée. Alors que j’acquiesçai enfin malgré moi, Dodge m'expliqua qu'on prendrait le Zaap à Tainéla car il serait trop risqué de prendre celui d'Astrub. Il nous faudrait traverser le bois et une partie des champs, nous aurions au moins un ou deux jours de marche.

- Tu n'as pas d'arme ? Demandais-je pendant qu'il enroulait la carte.
- Je l'ai confiée aux miliciens pour qu'ils en prennent soin, plaisanta le jeune homme.
- Avec quoi tu te bats ?
- Des dagues, en général.

 Je me levais du lit et me dirigeais vers une malle fermée par deux grosses serrures de cuivre.

- Je dois avoir ça quelque part, dis-je en déverrouillant le grand coffre en  bois
- Comment t'as eu toutes ces armes ? S'étonna l'Ecaflip, devant les montagnes de butins entassées dans la malle.
- Quand je m'ennuie je teste mes limites, disons.. Tiens ! Ça devrait faire l'affaire.

 Je lui tendis deux dagues au pommeau de bois et d'une lame usée gravée d'or. Dodge les pris précautionneusement en main, les étoiles dans les yeux. Je le regardais, incrédule. Encore une fois il ne compris pas comment je m'y étais prise pour voler ce genre d'objets, je le questionnais : Ces dagues vaudraient plusieurs centaines de milliers de kamas. Je haussai les épaules.

- Mais tu ne te rend pas compte ! Ce sont des Youyettes ! Sans déconner, t'as volé des Youyettes !
- Ah, autant pour moi, raillais-je en cherchant ma propre arme. Ravi que ça te plaise.
- Dommage que ça soit des dagues Terre, je devrais pouvoir m'offrir les service d'un forgemage, cependant.
- Oui oui, t'aurais pas vu mon arc ? Ah !..

Je trouvais finalement mon arc : une arme unique en bois d'ébène serti de gravures d'argent.  
Suite à ça je me muni de ma sacoche Enutrof : une poche de tissus magique pouvant contenir un nombre incroyable de conneries. J'y enfournais quelques bouquins, des potions diverses qui ne devaient plus être guère efficaces, de la bouffe, des bourses que Kamas qui traînaient un peu partout, de la paperasse, etc. Quand j’eus fini, je sortais deux cape sombres d'une armoire et en donnais une à Dodge qui n'avait pas quitté ses nouvelles armes des yeux.

- Tiens prend ça, on va tâcher d'être discrets.

Il acquiesça en silence et s'encapuchonna de la cape brune. Nous sortions et je verrouillai fermement la trappe avec un pincement de regret lorsque je la recouvrais de végétation. Puis, nous partîmes sans nous retourner dans les profondeur brumeuses du bois d'Astrub dans une discrétion sans appel.
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MessageSujet: Re: L'insaisissable   L'insaisissable EmptyDim 26 Jan - 21:27

Chapitre III 2/2

Le jour suivant pourtant, alors que nous passions non loin d'un camp de bandits, mes jambes me firent défaut et je m'étalais dans toute ma splendeur sur le sol à cause d'une racine découverte. Ironie du sort : un prespic sous invisibilité amorti ma chute m'arrachant un cri de douleur quand ses pics griffèrent ma peau. A quelques lieues de là, on entendit les aboiements des hors-la-lois qui brandissaient leur arme à notre rencontre. Et merde.

Dodge m'aida à me relever et nous nous mîmes à courir dans les bois pour échapper à ces sauvages. Pourtant ces saletés de Bandits courraient vite, il nous aurait fallu une distraction le temps de les semer. Faisant appel à ma magie, j'invoquais un jeune Chaton qui fonça vers nos assaillants. M'imitant, mon compagnon invoqua à son tour un.. Un espèce de gros tigre qui rejoignit ma misérable invocation. Okay, il faudrait dorénavant que je travail ce sort.
Nos effort permirent enfin de semer ces fous alors que nous débouchions sur les pâturages d'Astrub. Nous nous allongeâmes dans l'herbe verte pour reprendre notre souffle. Dans le ciel, les nuages jouaient à cacher le soleil en filant comme des flèches. Les franc rayons de cette fin d'après midi caressèrent ma peau mât et me firent sourire. Il y avait longtemps que le soleil n'avait pas été si chaleureux.

- Allez, relève-toi, m'interrompit Dodge en me tendant une main. On aperçoit Tainéla, on devrait plus en avoir pour longtemps.
- Ah, exact, dis-je en acceptant son aide. On devrait y arriver à la nuit tombante.
- Une chance pour nous.

Nous arrivâmes effectivement de nuit, passant outre l'attention d'un vigile somnolant contre le mur de l'enceinte. Dodge nous guida a travers le village jusqu'à la place centrale déserte. Nous nous avançâmes vers le Zaap duquel émanait un éclat turquoise et L'Ecaflip se tourna vers moi.

- Es-tu déjà allé à Bonta ?
- Jamais, avouais-je frustrée.
- Tu as déjà pris un Zaap au moins ?

Je ne répondis pas, bien sûr que non, ces machin me faisaient flipper de toute manière. Si j'acceptais de le prendre c'était bien parce que j'y étais obligée. Dodge haussa un sourcil devant mon silence.

- Ne soit pas vieux jeu, ricana le jeune homme en me tendant sa main. Pense à ta destination et elle sera derrière cette arche.

Je saisi sa main en maugréant, et traversai le Zaap en fermant les yeux. Je me sentis être décomposée et recomposée de nombreuses fois en une fraction de secondes, puis l'arche me projeta sur la place du Zaap bontarien sans manquer de me faire trébucher lamentablement sur le pavé.
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MessageSujet: Re: L'insaisissable   L'insaisissable EmptyMar 28 Jan - 11:57

Très belle histoire Lylave!
J'aime beaucoup la manière dont tu t'es approprié l'univers de Dofus.


Dernière édition par Leelane le Mer 12 Fév - 9:53, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: L'insaisissable   L'insaisissable EmptyMar 28 Jan - 17:50

C'est très gentil merci beaucoup ! Mais j'avoue manquer d'idées pour la suite..
J'pensais dès le départ inclure un peu le monde slurpien, mais comment ? Aucune idée :')
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MessageSujet: Re: L'insaisissable   L'insaisissable EmptyLun 3 Fév - 21:06

Chapitre IV

Une serveuse apporta sur un plateau nos deux chopes de bière. Je bus quelques gorgées en grommelant, puis posait la boisson fermement sur la table. Après notre arrivée fracassante à Bonta, Dodge m'avait proposé un dernier verre dans une taverne du coin, avant de se séparer. J'avais accepté, et nous nous y étions rendu, - moi la tête haute, essayant de conserver un semblant de dignité.

- Jamais plus de Zaap de ma vie, râlais-je d'une voix rauque en toussant plusieurs fois.


Mon dieu que cette bière était forte ! Ça n'était pas la douce saveur fruitée de celle d'Astrub. Voyant ma difficulté à ingurgiter la liquide brun, Dodge ricana.

- Quoi ? grognais-je.
- Peut-être que tu n'as pas l'étoffe pour te confronter à quelques pierres empilées, persifla le jeune homme. Dans un sens ça expliquerai pourquoi t'as pas le cœur assez accroché pour boire une bière.
- Hé j'ai pas touché à une bière depuis un mois, tranchais-je. Et puis j'y vais mollo, j'ai pas envie de passer ma première nuit à Bonta ivre-morte.
- Dommage, j'aurais bien voulu voir ça.

Je piquais du nez dans ma chope en buvant une grande gorgée. Ok, je jouais de mon assurance mais en réalité je tenais très mal l'alcool. Il ne faudrait pas dépasser une bière ce soir : Mon premier zaap m'avait retourné l'estomac.
Je balayais la taverne du regard : une poignée d'hommes rigolaient une chope à la main, dans un coin, quelques aventuriers étudiaient une carte du monde, au bar, des habitués débattaient bruyamment avec un des serveur qui remplissait des bières. Je m'étirais bruyamment, d'un coup d’œil je jaugeais l'individu qui s’approchait de notre table. Un roublard, l'air arrogant, tira une chaise pour s’asseoir avec nous. Derrière-lui s'amassaient trois de ses coéquipiers. Je leurs lançai un regard torve.

- Qu'est-ce que tu veux ? lâchais-je d'un ton sec.
- Ahaha, elle mordrait presque la petite fauve, ricana le Roublard en se penchant vers moi.
- Je t'ai posé une question.
- J'aurais presque envie de m'amuser avec toi avant de te livrer aux gardes, il me jeta un regard langoureux qui fit écho aux rires de ses compagnons ; je frémi de dégoût. Je sais qui tu es, l'insaisissable, et ce que tu vaux..
- Dégage, crachai-je alors que Dodge pointait sa dague sur la trachée du Roublard ; pour toute réponse, les lames des trois gardes du corps se braquèrent sur l'Ecaflip.

Nous restâmes longtemps dans cette positon. Comme si, au moindre tressaillement, la tête du Roublard et de Dodge voleraient avec une giclée de sang. Le silence s'était abattu dans la salle, je supposais que tous les regards étaient braqué vers nous. Un grognement sourd monta dans la gorge de mon compagnon.

- Arrêtes de faire l'enfant, Roublard, si tu connaissais réellement sa réputation tu aurais anticipé sa capacité à se venger, parce que tu sais bien qu'elle sortira de cette prison.

Une voix masculine parvint a détacher mon regard du Roublard. C'était un Iop, à la peau livide et les cheveux pâles, portant ses vêtement de classe de couleur blanche également, seule une grande croix sombre lui barrait le torse. Il s’avança à notre table d'un pas nonchalant, tenant une large épée sur l'épaule.

- Allons, baissez vos armes, messieurs, qui vous a appris à courtiser une dame ?
- C'est pas tes affaires, dégage Balzen.

Balzen ? Une minute, ce nom me disais quelque chose..
Avant que je n'aille au bout de ma pensée, le Iop abattu lourdement son arme sur la table faisant voler en éclat deux des sabres des agresseurs.

- Tu sais qui je suis ? Bien. Je te laisse dix secondes pour sortir sinon ce sera ta tête qui se brisera ainsi.

Le roublard ne se fit pas prier et sorti en ajustant son col avec importance malgré la pointe d'inquiétude qui avait trahi l'arrogance dans son regard. Balzen s'appropria sa chaise et commanda une bière sans se préoccuper du brouhaha étouffé des clients. Dodge me regarda sans comprendre. Je fronçai les sourcils : Je connaissais cet homme, l'avais-je volé, insulté ou combattu ? Un Sadida entra dans la taverne en trombe, se dirigea a son tour à notre table et y jeta une bourse en cuir.

- Tu vas te niquer la santé avec ces truc mais j'avais une dette envers toi, lança le Sadida avant de reprendre le chemin de la sortie. Pour les deux Ecaflips t'as mon approbation, c'est une classe douée – et on en a pas en même temps..

Balzen ouvrit la bourse dans lequel il y avait des boules d'herbes séchées, il éclata d'un rire franc et remercia le Sadida à la volée. Puis il entrepris de couper un rectangle de papier pour y rouler un bâtonnet d'herbes. Je restais coite devant sa préparation alors qu'il la portait à sa bouche en allumant le bout d'un claquement de doigt.

- Dodge et Lylave c'est ça ? J'ai fait un tour à Astrub dans la matinée, un avis de recherche à été érigé à votre effigie.
- Une chance que la Milice d'Astrub n'aie aucune influence ici, affirma Dodge en prenant une gorgée de bière, Balzen eu un rictus amusé.
- Certes mais les mercenaires ça court les rues, déclara-t-il en inspirant longuement sur ses herbes. Je ne vais pas y aller par quatre chemin, vous avez entendu mon meneur : on recrute dans notre alliance ; j'vous propose d'y entrer par notre guilde.
- Pourquoi vous feriez ça ? se méfia l'Ecaflip.
- D'une part parce qu'un homme recherché est plus insaisissable avec des alliés et parce que ça vous permettra de vous refaire une meilleure réputation. D'autre part parce que j'en ai envie, proclama le jeune Iop en se laissant aller contre sa chaise en expirant en forme de cercles une fumée épaisse.

Je regardais tour à tour mes deux collègues. Devrions-nous faire ça ? Était-ce réellement prudent ? Après tout ils pouvaient très bien nous livrer au garde et nous ne connaissions même pas le nom de sa guilde.

- Balzen, dis-je soudain en rompant le silence, Ton nom m'est familier. Je retiens toujours le nom de mes ennemis.
- Sur l'Île d'Incarnam, tu as rejoins une petite guilde, avec elle t'as combattu plusieurs fois un vieux Milimulou malade. J'y étais. J'ai beaucoup combattu avec toi Lylave, et un jour, tu as disparue. Cette guilde pourtant ne s'est jamais dissoute, et j'y suis toujours.

Je battu plusieurs fois des cils et ouvrit la bouche pour répondre mais je me ravisais. Gardant le silence, je me remémorais mes premiers pas dans ce monde. The Demon's Legend, c'est ainsi que nous nous faisions appeler. La tête pleine de souvenirs, je me levait solennellement et tendais ma main à mon ancien compagnon pour signifier mon accord.

- Je viens.
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